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de bonnes vie et mœurs, que lui octroya sans conteste le commissaire de son quartier.

Le 31 août, Alexandre s’aperçut qu’il ne lui manquait qu’une chose pour être chasseur achevé : c’était un chien. Il courut aussitôt chez l’homme qui, pour le tableau des Chiens savants, avait posé, avec sa meute, devant son frère, et lui demanda s’il n’aurait pas ce qu’il lui fallait.

L’homme lui répondit qu’il avait, sous ce rapport, des bêtes d’un instinct merveilleux, et, passant de sa chambre dans le chenil, avec lequel elle communiquait de plain-pied, il ôta en un tour de main le chapeau à trois cornes et l’habit qui décoraient une espèce de briquet noir et blanc[1], rentra immédiatement avec lui, et le présenta à Alexandre comme un chien de pure race. Celui-ci fit observer que le chien de race avait les oreilles droites, pointues, ce qui était contraire à toutes les habitudes reçues ; mais à ceci l’homme répondit que Love était anglais, et qu’il était du suprême bon ton chez les chiens anglais de porter les oreilles ainsi. Comme, à tout prendre, la chose pouvait être vraie, Alexandre se contenta de l’explication et ramena Love chez lui.

Le lendemain, à cinq heures du matin, notre chasseur vint réveiller Alexandre, qui dormait, comme un bienheureux, le tança violemment sur sa paresse, et lui reprocha un retard, grâce auquel il trouverait, en arrivant, toute la plaine brûlée.

En effet, au fur et à mesure que l’on approchait de la

  1. Chien croisé.