Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/89

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Or, il arriva ce qui arrive en pareille circonstance c’est qu’au lieu de répondre à l’appel qui lui était fait, la foule se dispersa ; seul, un garde municipal, qui se trouvait dans les rangs, resta solide au poste, et, s’avançant vers l’abonné du Constitutionnel, il porta la main à son schako, et lui demanda en quoi il pouvait lui être agréable ; mais celui auquel il s’adressait n’avait plus ni voix ni parole : il montra la porte qu’il venait d’ouvrir et le perron qu’il avait descendu avec tant de précipitation. Le garde municipal comprit que le danger venait de là, tira bravement son briquet, monta le perron, franchit la porte et se trouva dans l’appartement.

La première chose qu’il aperçut en entrant dans le salon fut la figure bonasse de Tom, qui, debout sur ses pieds de derrière, avait passé la tête et les pattes de devant à travers une vitre, et qui, appuyé sur la traverse de bois, regardait curieusement l’intérieur de l’appartement qui lui était inconnu.

Le garde municipal s’arrêta court, ne sachant, tout brave qu’il était, s’il devait avancer ou reculer ; mais à peine Tom l’eut-il aperçu, que, fixant sur lui des yeux hagards, et soufflant bruyamment comme un buffle effrayé, il retira précipitamment sa tête du vasistas et se mit à fuir de toute la vitesse de ses quatre jambes vers le coin le plus reculé du jardin, en donnant des signes manifestes de terreur que lui inspirait l’uniforme municipal.

Or, jusqu’à cette heure, nous avons présenté à nos lecteurs notre ami Tom comme un animal plein de raison et de