une cuiller de bois, Dantès lavait cette assiette qui servait ainsi chaque jour.
Le soir, Dantès posa son assiette à terre, à mi-chemin de la porte à la table ; le geôlier en entrant mit le pied sur l’assiette et la brisa en mille morceaux.
Cette fois il n’y avait rien à dire contre Dantès : il avait eu le tort de laisser son assiette à terre, c’est vrai, mais le geôlier avait eu celui de ne pas regarder à ses pieds.
Le geôlier se contenta donc de grommeler.
Puis il regarda autour de lui dans quoi il pouvait verser la soupe ; le mobilier de Dantès se bornait à cette seule assiette, il n’y avait pas de choix.
— Laissez la casserole, dit Dantès, vous la reprendrez en m’apportant demain mon déjeuner.
Ce conseil flattait la paresse du geôlier, qui n’avait pas besoin ainsi de remonter, de redescendre et de remonter encore.
Il laissa la casserole.
Dantès frémit de joie.
Cette fois il mangea vivement la soupe et la viande que, selon l’habitude des prisons, on mettait avec la soupe. Puis, après avoir attendu une heure, pour être certain que le geôlier ne se raviserait point, il dérangea son lit, prit sa casserole, introduisit le bout du manche entre la pierre de taille dénuée de son ciment et les moellons voisins, et commença de faire le levier.
Une légère oscillation prouva à Dantès que la besogne venait à bien.
En effet, au bout d’une heure la pierre était tirée du mur, où elle laissait une excavation de plus d’un pied et demi de diamètre.
Dantès ramassa avec soin tout le plâtre, le porta dans