Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 1.djvu/236

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lui, et je lui avais proposé un duel qu’il avait refusé.

— Allons donc ! Cet homme, comment se nommait-il ?

— Danglars.

— Qu’était-il à bord ?

— Agent comptable.

— Si vous fussiez devenu capitaine, l’eussiez-vous conservé dans son poste ?

— Non, si la chose eût dépendu de moi, car j’avais cru remarquer quelques infidélités dans ses comptes.

— Bien. Maintenant quelqu’un a-t-il assisté à votre dernier entretien avec le capitaine Leclère ?

— Non, nous étions seuls.

— Quelqu’un a-t-il pu entendre votre conversation ?

— Oui, car la porte était ouverte ; et même… attendez… oui, oui, Danglars est passé juste au moment où le capitaine Leclère me remettait le paquet destiné au grand maréchal.

— Bon, fit l’abbé, nous sommes sur la voie. Avez-vous amené quelqu’un avec vous à terre quand vous avez relâché à l’île d’Elbe ?

— Personne.

— On vous a remis une lettre ?

— Oui, le grand maréchal.

— Cette lettre, qu’en avez-vous fait ?

— Je l’ai mise dans mon portefeuille.

— Vous aviez donc votre portefeuille sur vous ? Comment un portefeuille devant contenir une lettre officielle pouvait-il tenir dans la poche d’un marin ?

— Vous avez raison, mon portefeuille était à bord.

— Ce n’est donc qu’à bord que vous avez enfermé la lettre dans le portefeuille ?

— Oui.