Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 1.djvu/254

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dévouement le plus pur la sincérité de son affection et la loyauté de son serment.

— Allons, dit le malade, j’accepte, merci.

Puis, lui tendant la main :

— Vous serez peut-être récompensé de ce dévouement si désintéressé, lui dit-il ; mais comme je ne puis et que vous ne voulez pas partir, il importe que nous bouchions le souterrain fait sous la galerie : le soldat peut découvrir en marchant la sonorité de l’endroit miné, appeler l’attention d’un inspecteur, et alors nous serions découverts et séparés. Allez faire cette besogne, dans laquelle je ne puis plus malheureusement vous aider ; employez-y toute la nuit, s’il le faut, et ne revenez que demain matin après la visite du geôlier, j’aurai quelque chose d’important à vous dire.

Dantès prit la main de l’abbé, qui le rassura par un sourire, et sortit avec cette obéissance et ce respect qu’il avait voués à son vieil ami.



XVIII

LE TRÉSOR.

Lorsque Dantès rentra le lendemain matin dans la chambre de son compagnon de captivité, il trouva Faria assis, le visage calme.

Sous le rayon qui glissait à travers l’étroite fenêtre de sa cellule, il tenait ouvert dans sa main gauche, la seule, on se le rappelle, dont l’usage lui fût resté, un morceau de papier, auquel l’habitude d’être roulé en un