Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 1.djvu/257

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— Nous n’en parlerons que demain, mais lisez ce papier aujourd’hui.

— Ne l’irritons point, pensa Edmond.

Et prenant ce papier dont la moitié manquait, consumée qu’elle avait été sans doute par quelque accident il lut :


« Ce trésor qui peu monter à deux
d’écus romains dans l’angle le plus él
de la seconde ouverture, lequel
déclare lui appartenir en toute pro
tier.

25 avril 149


— Eh bien ? dit Faria quand le jeune homme eut fini sa lecture.

— Mais, répondit Dantès, je ne vois là que des lignes tronquées, des mots sans suite ; les caractères sont interrompus par l’action du feu et restent inintelligibles.

— Pour vous, mon ami, qui les lisez pour la première fois, mais pas pour moi qui ai pâli dessus pendant bien des nuits, qui ai reconstruit chaque phrase, complété chaque pensée.

— Et vous croyez avoir trouvé ce sens suspendu ?

— J’en suis sûr, vous en jugerez vous-même ; mais d’abord écoutez l’histoire de ce papier :

— Silence ! s’écria Dantès… Des pas !.. On approche… je pars… Adieu.

Et Dantès, heureux d’échapper à l’histoire et à l’explication qui n’eussent pas manqué de lui confirmer le malheur de son ami, se glissa comme une couleuvre par l’étroit couloir, tandis que Faria, rendu à une sorte d’activité par la terreur, repoussait du pied la dalle qu’il