Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 2.djvu/214

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— Teresa, dit Luigi, hier soir tu m’as dit que tu donnerais tout au monde pour avoir un costume pareil à celui de la fille du comte ?

— Oui, dit Teresa avec étonnement, mais j’étais folle de faire un pareil souhait.

— Et moi je t’ai répondu : C’est bien, tu l’auras.

— Oui, reprit la Jeune fille, dont l’étonnement croissait à chaque parole de Luigi ; mais tu as répondu cela sans doute pour me faire plaisir.

— Je ne t’ai jamais rien promis que je ne te l’aie bien donné, Teresa, dit orgueilleusement Luigi ; entre dans la grotte et habille-toi.

À ces mots il tira la pierre, et montra à Teresa la grotte éclairée par deux bougies qui brûlaient de chaque côté d’un magnifique miroir ; sur la table rustique, faite par Luigi, étaient étalés le collier de perles et les épingles de diamants ; sur une chaise à côté était déposé le reste du costume.

Teresa poussa un cri de joie, et, sans s’informer d’où venait ce costume, sans prendre le temps de remercier Luigi, elle s’élança dans la grotte transformée en cabinet de toilette.

Derrière elle Luigi repoussa la pierre, car il venait d’apercevoir, sur la crête d’une petite colline qui empêchait que de la place où il était on ne vît Palestrina, un voyageur à cheval, qui s’arrêta un instant comme incertain de sa route, se dessinant sur l’azur du ciel avec cette netteté de contour particulière aux lointains des pays méridionaux.

En apercevant Luigi, le voyageur mit son cheval au galop, et vint à lui.

Luigi ne s’était pas trompé ; le voyageur, qui allait de Palestrina à Tivoli, était dans le doute de son chemin.