Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/247

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— Voilà un homme étrange, dit-elle, et qui m’a tout l’air de s’appeler, de son nom de baptême, Adelmonte.

Quant à Monte-Cristo, le résultat avait dépassé son attente.

— Allons, dit-il en s’en allant, voilà une bonne terre, je suis convaincu que le grain qu’on y laisse tomber n’y avorte pas.

Et le lendemain, fidèle à sa promesse, il envoya la recette demandée.



XV

ROBERT-LE-DIABLE.

La raison de l’Opéra était d’autant meilleure à donner, qu’il y avait ce soir-là solennité à l’Académie royale de musique. Levasseur, après une longue indisposition, rentrait par le rôle de Bertram, et, comme toujours, l’œuvre du maëstro à la mode avait attiré la plus brillante société de Paris.

Morcerf, comme la plupart des jeunes gens riches, avait sa stalle d’orchestre, plus dix loges de personnes de sa connaissance auxquelles il pouvait aller demander une place, sans compter celle à laquelle il avait droit dans sa loge des lions.

Château-Renaud avait la stalle voisine de la sienne.

Beauchamp, en sa qualité de journaliste, était roi de la salle et avait sa place partout.

Ce soir-là Lucien Debray avait la disposition de la loge du ministre, et il l’avait offerte au comte de Morcerf,