Ma mère veut aller respirer l’air de la mer. À quel jour est fixé votre dîner ?
— À samedi.
— Nous sommes à mardi, bien ; demain soir nous partons ; après-demain nous serons au Tréport. Savez-vous, monsieur le comte, que vous êtes un homme charmant de mettre ainsi les gens à leur aise !
— Moi ! en vérité vous me tenez pour plus que je ne vaux ; je désire vous être agréable, voilà tout.
— Quel jour avez-vous fait vos invitations ?
— Aujourd’hui même.
— Bien ! Je cours chez M. Danglars, je lui annonce que nous quittons Paris demain, ma mère et moi. Je ne vous ai pas vu ; par conséquent je ne sais rien de votre dîner.
— Fou que vous êtes ! et M. Debray, qui vient de vous voir chez moi, lui !
— Ah ! c’est juste.
— Au contraire, je vous ai vu et invité ici sans cérémonie, et vous m’avez tout naïvement répondu que vous ne pouviez pas être mon convive, parce que vous partiez pour le Tréport.
— Eh bien ! voilà qui est conclu. Mais vous, viendrez-vous voir ma mère avant demain ?
— Avant demain, c’est difficile ; puis je tomberais au milieu de vos préparatifs de départ.
— Eh bien, faites mieux que cela ; vous n’étiez qu’un homme charmant, vous serez un homme adorable.
— Que faut-il que je fasse pour arriver à cette sublimité ?
— Ce qu’il faut que vous fassiez ?
— Je le demande.
— Vous êtes aujourd’hui libre comme l’air ; venez dîner