Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/291

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— Mais pour sa mère, dit le comte.

— Pour sa mère ! s’écria le Lucquois en prenant un troisième biscuit, pour sa pauvre mère !

— Buvez donc, cher monsieur Cavalcanti, dit Monte-Cristo en versant au Lucquois un second verre d’alicante ; l’émotion vous étouffe.

— Pour sa pauvre mère ! murmura le Lucquois en essayant si la puissance de la volonté ne pourrait pas, en agissant sur la glande lacrymale, mouiller le coin de son œil d’une fausse larme.

— Qui appartenait à l’une des premières familles de l’Italie, je crois ?

— Patricienne de Fiesole, monsieur le comte, patricienne de Fiesole !

— Et se nommant ?

— Vous désirez savoir son nom ?

— Oh ! mon Dieu ! dit Monte-Cristo, c’est inutile que vous me le disiez, je le connais.

— Monsieur le comte sait tout, dit le Lucquois en s’inclinant.

— Olivia Corsinari, n’est-ce pas ?

— Olivia Corsinari !

— Marquise ?

— Marquise !

— Et vous avez fini par l’épouser cependant, malgré les oppositions de la famille ?

— Mon Dieu ! oui, j’ai fini par là.

— Et, reprit Monte-Cristo, vous apportez vos papiers bien en règle ?

— Quels papiers ? demanda le Lucquois.

— Mais votre acte de mariage avec Olivia Corsinari, et l’acte de naissance de l’enfant.

— L’acte de naissance de l’enfant ?