Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/311

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vous permettront de vous présenter sous ce nom dans le monde parisien.

« Quant à votre rang, un revenu de cinquante mille livres par an vous mettra à même de le soutenir.

« Ci-joint un bon de cinq mille livres payable sur M. Ferrea, banquier à Nice, et une lettre d’introduction près du comte de Monte-Cristo, chargé par moi de pourvoir à vos besoins.

« Simbad le Marin. »

— Hum ! fit le major, c’est fort beau !

— N’est-ce pas ?

— Vous avez vu le comte ?

— Je le quitte.

— Et il a ratifié ?

— Tout.

— Y comprenez-vous quelque chose ?

— Ma foi non.

— Il y a une dupe dans tout cela.

— En tout cas, ce n’est ni vous ni moi ?

— Non, certainement.

— Et bien, alors ! …

— Peu nous importe, n’est-ce pas ?

— Justement, c’est ce que je voulais dire ; allons jusqu’au bout et jouons serré.

— Soit ; vous verrez que je suis digne de faire votre partie.

— Je n’en ai pas douté un seul instant, mon cher père.

— Vous me faites honneur, mon cher fils.

Monte-Cristo choisit ce moment pour rentrer dans le salon. En entendant le bruit de ses pas, les deux hommes se jetèrent dans les bras l’un de l’autre ; le comte les trouva embrassés.