Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— À quelle heure pourrons-nous nous présenter ? demanda le jeune homme.

— Mais vers six heures et demie.

— C’est bien, on y sera, dit le major en portant la main à son chapeau.

Les deux Cavalcanti saluèrent le comte et sortirent.

Le comte s’approcha de la fenêtre, et les vit qui traversaient la cour, bras dessus, bras dessous.

— En vérité, dit-il, voilà deux grands misérables ! Quel malheur que ce ne soit pas véritablement le père et le fils !

Puis après un instant de sombre réflexion :

— Allons chez les Morrel, dit-il ; je crois que le dégoût m’écœure encore plus que la haine.



XIX

L’ENCLOS À LA LUZERNE.

Il faut que nos lecteurs nous permettent de les ramener à cet enclos qui confine à la maison de M. de Villefort, et, derrière la grille envahie par des marronniers, nous retrouverons des personnages de notre connaissance.

Cette fois Maximilien est arrivé le premier. C’est lui qui a collé son œil contre la cloison, et qui guette dans le jardin profond une ombre entre les arbres et le craquement d’un brodequin de soie sur le sable des allées.

Enfin, le craquement tant désiré se fit entendre, et au lieu d’une ombre ce furent deux ombres qui s’approchèrent.