Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/241

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— Oui.

— Mais tout délai nous perdra, monsieur, reprit le jeune homme. Seule, Valentine est sans force, et on la contraindra comme un enfant. Entré ici miraculeusement pour savoir ce qui s’y passe, admis miraculeusement devant vous, je ne puis raisonnablement espérer que ces bonnes chances se renouvellent. Croyez-moi, il n’y a que l’un ou l’autre des deux partis que je vous propose, pardonnez cette vanité à ma jeunesse, qui soit le bon ; dites-moi celui des deux que vous préférez : autorisez-vous mademoiselle Valentine à se confier à mon honneur ?

— Non.

— Préférez-vous que j’aille trouver M. d’Épinay ?

— Non.

— Mais, mon Dieu ! de qui nous viendra le secours que nous attendons du ciel ?

Le vieillard sourit des yeux comme il avait l’habitude de sourire quand on lui parlait du ciel. Il était toujours resté un peu d’athéisme dans les idées du vieux jacobin.

— Du hasard ? reprit Morrel.

— Non.

— De vous ?

— Oui.

— De vous ?

— Oui, répéta le vieillard.

— Vous comprenez bien ce que je vous demande, monsieur ? Excusez mon insistance, car ma vie est dans votre réponse : notre salut nous viendra de vous ?

— Oui.

— Vous en êtes sûr ?

— Oui.

— Vous en répondez ?