Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 6.djvu/25

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— Au numéro 3.

— Courez-y, garçon !

En ce moment, les cris et le bruit de la sonnette redoublèrent.

Le garçon prit sa course.

— Non pas, dit le brigadier en arrêtant le domestique ; celui qui sonne m’a l’air de demander autre chose que le garçon, et nous allons lui servir un gendarme. Qui loge au numéro 3 ?

— Le petit jeune homme arrivé avec sa sœur cette nuit en chaise de poste, et qui a demandé une chambre à deux lits.

La sonnette retentit une troisième fois avec une intonation pleine d’angoisse.

— À moi ! monsieur le commissaire ! cria le brigadier, suivez-moi et emboîtez le pas.

— Un instant, dit l’hôte, à la chambre numéro 3, il y a deux escaliers : un extérieur, un intérieur.

— Bon ! dit le brigadier, je prendrai l’intérieur, c’est mon département. Les carabines sont-elles chargées ?

— Oui, brigadier.

— Eh bien ! veillez à l’extérieur, vous autres, et s’il veut fuir, feu dessus ; c’est un grand criminel, à ce que dit le télégraphe.

Le brigadier, suivi du commissaire, disparut aussitôt dans l’escalier intérieur, accompagné de la rumeur que ses révélations sur Andrea venaient de faire naître dans la foule.

Voilà ce qui était arrivé :

Andrea était fort adroitement descendu jusqu’au deux tiers de la cheminée, mais, arrivé là, le pied lui avait manqué, et, malgré l’appui de ses mains, il était descendu avec plus de vitesse et surtout plus de bruit qu’il