Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 6.djvu/78

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terrible que toutes les facultés de ce pauvre vieillard impuissant étaient concentrées dans son regard.

— Vous connaissez l’assassin ? dit Morrel.

— Oui, répliqua Noirtier.

— Et vous allez nous guider ? s’écria le jeune homme. Écoutons ! monsieur d’Avrigny, écoutons !

Noirtier adressa au malheureux Morrel un sourire mélancolique, un de ces doux sourires des yeux qui tant de fois avaient rendu Valentine heureuse, et fixa son attention.

Puis, ayant rivé pour ainsi dire les yeux de son interlocuteur aux siens, il les détourna vers la porte.

— Vous voulez que je sorte, Monsieur ? s’écria douloureusement Morrel.

— Oui, fit Noirtier.

— Hélas ! hélas ! monsieur ; mais ayez donc pitié de moi !

Les yeux du vieillard demeurèrent impitoyablement fixés vers la porte.

— Pourrai-je revenir, au moins ? demanda Morrel.

— Oui.

— Dois-je sortir seul ?

— Non.

— Qui dois-je emmener avec moi ? M. le procureur du roi ?

— Non.

— Le docteur ?

— Oui.

— Vous voulez rester seul avec M. de Villefort ?

— Oui.

— Mais pourra-t-il vous comprendre, lui ?

— Oui.

— Oh ! dit Villefort presque joyeux de ce que l’en-