Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 6.djvu/84

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mille plongée dans le deuil vous sera bien reconnaissante.

— J’y vais, monsieur, répondit l’abbé, et j’ose dire que jamais prières ne seront plus ardentes que les miennes.

D’Avrigny prit l’abbé par la main, et sans rencontrer Villefort, enfermé dans son cabinet, il le conduisit jusqu’à la chambre de Valentine, dont les ensevelisseurs devaient s’emparer seulement la nuit suivante.

En entrant dans la chambre, le regard de Noirtier avait rencontré celui de l’abbé, et sans doute il crut y lire quelque chose de particulier, car il ne le quitta plus.

D’Avrigny recommanda au prêtre non seulement la morte, mais le vivant, et le prêtre promit à d’Avrigny de donner ses prières à Valentine et ses soins à Noirtier.

L’abbé s’y engagea solennellement, et, sans doute pour n’être pas dérangé dans ses prières, et pour que Noirtier ne fût pas dérangé dans sa douleur, il alla, dès que M. d’Avrigny eut quitté la chambre, fermer non seulement les verrous de la porte par laquelle le docteur venait de sortir, mais encore les verrous de celle qui conduisait chez madame de Villefort.



VII

LA SIGNATURE DANGLARS.

Le jour du lendemain se leva triste et nuageux.

Les ensevelisseurs avaient pendant la nuit accompli leur funèbre office, et cousu le corps déposé sur le lit dans le suaire qui drape lugubrement les trépassés en