Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aujourd’hui à cette platitude, dont, à mon tour, je ne veux pas me contenter, moi.

Marius voulut parler, mais M.  Coumbes ne le permit pas. Il allait et venait dans son étroite chambre en poussant des exclamations furibondes, en faisant de ses bras des gestes si extravagants, qu’ils menaçaient de triompher de l’opiniâtreté avec laquelle son unique vêtement sauvegardait sa pudeur.

Tout à coup il s’arrêta brusquement devant Marius, et, saisissant d’un geste furieux son bonnet de coton dont la mèche, par ses oscillations, contrariait sa pantomime, il le jeta à terre.

– Voyons, s’écria-t-il, démolira-t-il au moins son abominable maison ?

– Mais pourquoi M.  Riouffe démolirait-il une maison qui lui a coûté si cher à construire ?

– Pourquoi ? Parce qu’elle me gêne, parce qu’elle m’offusque, parce qu’elle intercepte pour moi la brise du large et fait de ma maison une fournaise, parce que c’est un objet dégoûtant à avoir continuellement sous les yeux. N’est-ce donc pas des raisons, cela ? Coquin de sort ! continua-t-il, Marius l’écoutant la bouche béante et étant très absorbé par la question qu’il s’adressait à lui-même, à savoir, s’il ne fallait pas envoyer chercher le médecin pour saigner son père, qui était devenu enragé. Coquin de sort ! narre-moi un petit peu ce qu’on t’a dit, ce que tu as