Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/167

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rience des armes à feu ; il abaissa le sarment qu’il tenait à la main et coucha en joue son filleul.

Heureusement pour M.  Coumbes et pour Marius que le sarment ne partit pas. En cherchant d’un doigt tremblant une détente sur ce fusil imaginaire, il s’aperçut de l’étrange méprise que dans son égarement il venait de commettre ; il lança le bâton avec violence sur le plancher et s’élança dans sa chambre à coucher.

M. Coumbes était tellement hors de lui-même, que, malgré la précision mathématique par laquelle chaque case de son cerveau correspondait avec la place qu’occupait dans son cabanon chacun des objets qui lui appartenaient, il allait et venait avec une agitation folle, furetant dans tous les coins de son étroite chambrette, mettant dans l’obscurité la main sur des meubles qui, pour avoir quelques titres à une ressemblance avec l’excellente arme que lui avait vendue Zaoué, ne pouvaient cependant, pas plus que le sarment, la remplacer.

Ce ne fut qu’après quelques instants de ce désordre dans ses idées qu’il se souvint que l’ayant nettoyée la veille, il l’avait, la veille, laissée au coin de l’âtre, ainsi que tout bon chasseur, en semblable circonstance, doit en avoir la précaution.

Il descendit au rez-de-chaussée en ayant soin d’étouffer le bruit de ses pas pour ne pas réveiller Mi-