Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/17

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se passait à fouiller, bêcher, aplanir, niveler, et, certes, jamais journées ne furent remplies comme l’étaient celles-là.

Sa plus grande joie, lorsque de portefaix il passa maître, fut de songer que son cabanon allait profiter de l’amélioration de sa position. Le premier emploi qu’il fit de ses premiers bénéfices fut de faire jeter bas la maisonnette de planches et d’y faire construire le cabanon dont nous vous parlions tout à l’heure.

Pour être l’objet de tant de soins et de tant d’amour, ce cabanon n’en était ni plus élégant ni plus somptueux.

À l’intérieur, il se composait de trois pièces au rez-de-chaussée, de quatre au premier étage. Celles du bas étaient assez spacieuses ; pour celles du premier, il semblait que l’architecte eût pris pour modèle la dunette d’un vaisseau. On ne respirait, dans chacune de ces cabines, qu’à la condition de laisser la fenêtre ouverte. Tout cela était meublé de vieux meubles achetés par M. Coumbes chez tous les brocanteurs des anciens quartiers.

À l’extérieur, le cabanon de M. Coumbes avait un aspect tout à fait fantastique. Dans son adoration profonde pour ce monument, chaque année il s’était plu à l’embellir ! Et ces embellissements faisaient plus d’honneur au cœur qu’au goût du propriétaire.