Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/243

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bouche pâle et de ces lèvres tremblantes. D’ailleurs, M. Coumbes présentait la lettre de Madeleine comme pièce à l’appui de son dire. Le magistrat ordonna de le relâcher.

Quant à Marius, les explications que venait de donner l’ex-portefaix semblaient ajouter une foule de probabilités à la franchise de ses aveux. Cependant deux choses restaient inexplicables :

Quel était cet homme que la servante et le cocher avaient vu distinctement, ainsi que Madeleine, et qui avait passé comme une ombre devant eux poursuivi par le fils de Millette ? Comment accorder enfin l’histoire de ce rendez-vous d’amant, avec le vol commis dans la chambre de la jeune fille, vol qui avait été deux fois constaté, d’abord par l’absence de la bourse du tiroir où elle était placée, et ensuite par la trouvaille de cette bourse dans le propre jardin de M. Coumbes.

Le magistrat fit revenir le prévenu et le pressa de questions ; mais Marius, qui voulait bien s’accuser d’un assassinat, ne voulait pas s’accuser d’un vol : il fut inflexible et continua de se refuser à donner aucun renseignement. On lui communiqua la lettre de Madeleine, et, d’abord, elle parut avoir produit sur lui une impression capable de modifier ses sentiments. Il la relut deux fois en pleurant beaucoup puis il supplia le juge de sauver, en anéantissant