Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/264

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à notre poitrine ; mais il faut regagner votre logis ; votre fils se porte bien…

– Vous l’avez vu ? s’écria Millette avec vivacité.

– Sans doute.

– Et vous le reverrez encore ?

– Probablement.

– Oh ! que vous êtes heureux, vous ! Mais vous pouvez lui dire que je suis là, le plus près de lui qu’il m’a été possible. Oh ! dites-le-lui, je vous en conjure ; vous soulagerez deux malheureux, car il m’aime, monsieur ; il m’aime, mon pauvre enfant, autant que je le chéris moi-même. Je suis sûre que son plus grand désespoir c’est d’être séparé de moi. Vous lui direz que je suis venue, que tous les jours je reviendrai, jusqu’à ce que vous me permettiez d’entrer là où il est… Mon Dieu, vous le lui direz n’est-ce pas ?

– Je vous le promets, à la condition que vous allez vous retirer bien tranquillement, bien raisonnablement.

– Oh ! je m’en vais, mon bon monsieur ; je m’en vais à l’instant même ; mais vous lui direz qu’aujourd’hui j’étais à la porte de sa prison, et tous les jours je répéterai votre nom dans mes prières.

Millette saisit la main du guichetier, et, malgré les efforts que fit cet homme pour la retirer, elle la porta à ses lèvres et s’éloigna rapidement, après avoir jeté