Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/273

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l’allée noire et infecte d’une des maisons dont nous parlions tout à l’heure.

Il arriva à une cour si sombre, si étroite, qu’elle ressemblait à un puits. Se trouvant là, sans doute, dans un asile où il n’avait rien à redouter, sans se soucier du bruit qu’il allait faire, il lança sa femme à travers un châssis à moitié brisé, placé au niveau du pavé.

Ce qui restait de carreaux vola en éclats, et le corps inanimé de Millette, effondrant quelques ais pourris, tomba dans une espèce de cellier qui, vu sa situation au-dessous du sol, pouvait, à Marseille, passer pour une cave.

Pierre Manas disparut pendant cinq minutes ; lorsqu’il revint, il portait une lanterne et une clef.

Il ouvrit le cellier et en descendit les marches, fit jouer la serrure et les verrous d’une porte qui se trouvait dans un angle de ce cellier, et, prenant le corps de Millette par-dessous les épaules, il le traîna jusque dans la seconde excavation que fermait cette porte.

Millette ne faisait aucun mouvement ; Pierre Manas lui mit sa main sur sa poitrine ; il sentit le cœur qui sautait encore.

– Eh, tron de l’air ! dit-il, je savais bien que je n’avais pas oublié l’exercice ; je n’en avais voulu exécuter que deux temps ; j’étais bien sûr de n’avoir