Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/315

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faisait étinceler ses yeux, qu’elle tournait vers le ciel et, quand elle reconnaissait que ce n’était pas encore celui qu’elle attendait, elle murmurait :

– Mon Dieu, mon Dieu, que votre volonté soit faite !

Bientôt elle parut toucher à ses derniers moments ; ses yeux se fixèrent ; on ne reconnaissait plus qu’elle existait qu’au frémissement de ses lèvres, dont l’écume devenait de plus en plus décolorée. Elle avait perdu son sang ; elle allait expirer.

Tout à coup, et au moment où le médecin cherchait dans ses artères leur dernière pulsation, elle se dressa sur son séant avec une spontanéité qui épouvanta les assistants. Alors on entendit un pas qui gravissait précipitamment l’escalier ; ce bruit avait miraculeusement renoué le fil près de se rompre, et auquel était suspendue cette existence.

– C’est lui !… merci, mon Dieu, merci ! s’écria distinctement Millette.

En effet, la figure bouleversée de Marius apparaissait dans l’encadrement de la porte ; mais, avant que, si rapide que fût son mouvement, il eût franchi le seuil de cette porte, les bras que la pauvre femme tendait vers lui étaient retombés pesamment sur le lit. Elle avait poussé un faible soupir, et ce ne fut plus que sur le cadavre de sa mère que le jeune homme se jeta éperdu.