Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/59

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il les vit compter et partager leur argent. Le pourboire était de cinq louis.

– Peste ! se dit M.  Coumbes, cent francs ! Il faut qu’il soit bien riche, ce monsieur, et cela ne m’étonne plus s’il a mis si gros à sa bâtisse. Lorsque la mienne fut achevée, c’est dix francs, je crois, que je donnai aux journaliers, et il y en a beaucoup qui se vantent et qui n’en donnent pas autant. Cent francs ! mais il possède donc tous les navires du port de Marseille, cet homme ! Après cela, tant mieux ! cela jettera un peu de distraction dans le voisinage. Et puis, un gaillard si riche, cela doit acheter son poisson ; et celui-là, du moins, j’en suis sûr, ne viendra pas pêcher dans mes eaux et ravager la côte. Il a l’air d’un bon diable, gai, franc, sans façons ; il donnera des dîners, il m’invitera peut-être. Parbleu ! il doit m’inviter, ne suis-je pas son voisin ? Allons, allons, décidément, je suis enchanté que l’idée lui soit venue de s’établir à Montredon.