Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/61

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tour le maître de la maison ; si vous voulez un poste, vous aurez une caillerie, vous aurez tout ce qui vous plaira. N’est-ce pas pour les autres, encore plus que pour moi-même, que j’ai fait bâtir ce cabanon ?

– Il n’y a qu’une chose, mon bon, que je te défie de te procurer : ce sont des arbres.

– Bah ! des arbres ! À quoi bon des arbres ! fit celui qui avait parlé le premier. Ne trouve-t-on pas des fruits à Marseille, et ne peut-on en apporter ?

– Et te feras-tu apporter de l’ombre ?

– Soyez tranquilles, dit encore le propriétaire, vous aurez des arbres ; nous ne sommes isolés que d’un côté, et de celui-ci, ajouta-t-il en indiquant la maison de M.  Coumbes, il importe de nous mettre à l’abri de l’espionnage.

– Oui, car ce serait désagréable d’être, une fois encore, inquiétés par la police.

– Eh ! tron de l’air ! c’est vrai ; tu as un voisin de ce côté ; je n’avais pas vu cette cassine.

– Quelle bicoque, mon Dieu !

– C’est une cage à poulets.

– Eh ! non… Vous le voyez bien, elle est peinte en rouge : c’est un fromage de Hollande.

– Et qui demeure là ? Le sais-tu ?

– Une vieille bête, trop occupée à voir si ses choux ne poussent pas, par hasard, pour jeter un coup d’œil indiscret sur les faits et geste des membres