Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/64

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n’avait rien de précis à lui déclarer, puis il rougissait de sa faiblesse, en sorte qu’il résolut d’attendre les actes de violence qu’il prévoyait avant de recourir à la protection de la loi, décidé à exercer d’ici là, sur ses voisins, une surveillance de tous les instants.

Malheureusement, il semblait que d’avance le maître du chalet se méfiât de M.  Coumbes ; car, deux jours après, ainsi qu’il l’avait promis, il avait fait planter le long du mur mitoyen une rangée de beaux cyprès pyramidaux qui le dépassaient déjà de deux pieds.

Ces précautions ne firent que redoubler les appréhensions de M.  Coumbes, et, décidé à déjouer les complots de ceux que, par avance, il qualifiait de scélérats, à mettre au jour les crimes dont il ne doutait pas qu’ils ne se rendissent coupables, il installa à petit bruit, et à l’aide de quelques bancs, une espèce de belvédère sur son toit, qui était presque plat et d’où il dominait la propriété à laquelle il devait déjà tant de soucis.

Pendant une semaine, il ne manqua point, au moindre bruit, de se rendre à son poste ; mais il n’aperçut ni M.  Riouffe ni ses compagnons. On apportait des meubles et des ustensiles de cuisine, et ce n’était pas de cela que M.  Coumbes était curieux. Le vendredi, en voyant descendre d’une charrette une machine volumineuse, recouverte d’une toile