Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/66

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de nouveau, mais, cette fois, pour laisser sortir ceux qu’il contenait.

Les deux premiers qui se présentèrent étaient vêtus de la cagoule de pénitents gris, de ceux que l’on appelle, à Marseille, de la Trinité, et dont les principales fonctions sont d’enterrer les morts.

L’un d’eux tenait dans sa main une corde. L’autre bout était attaché au cou d’une jeune fille, qui marchait immédiatement après eux. Puis derrière eux venaient d’autres pénitents vêtus de toile bise comme les premiers.

La jeune fille était effroyablement pâle ; ses longs cheveux dénoués pendaient sur ses épaules et voilaient sa poitrine que la robe de lin qui lui servait d’unique vêtement laissait à découvert.

Lorsque tous les pénitents furent rassemblés dans le jardin, ils entonnèrent d’une voix sourde et voilée les psaumes des morts. Au troisième tour, ils s’arrêtèrent devant le puits. Ce puits était surmonté d’une branche de fer formant potence.

L’un des pénitents escalada cette branche de fer, et s’y tint accroupi comme une énorme araignée.

Un autre attacha la corde à un anneau.

On fit monter la jeune fille sur la margelle du puits, et il sembla à M.  Coumbes que le bourreau ne répondait aux supplications que lui adressait la victime