Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/89

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qui pénétra jusqu’à son cœur, ne l’eût rappelé à la situation.

– Tout à l’heure, je vous ai entendu demander M.  Jean Riouffe, monsieur, dit-elle à Marius.

Celui-ci rougit, car il se rappelait que l’accent menaçant par lequel il avait débuté en entrant avait traversé la cloison qui séparait le cabinet du bureau.

Marius s’inclina sans répondre.

– Il est absent pour le moment, monsieur, dit encore la jeune fille.

– Alors, mademoiselle, pardon, je reviendrai, je repasserai.

– Monsieur, je dois vous faire observer que vous risquez fort de faire beaucoup de courses inutiles. M.  Riouffe est rarement chez lui ; mais si vous voulez me communiquer ce dont il s’agit, je pourrai probablement vous donner satisfaction, car c’est moi qui m’occupe de toutes les affaires de la maison.

– Mademoiselle, répliqua Marius, dont l’aplomb et l’aisance de la jeune fille ne faisaient qu’accroître l’embarras, mademoiselle, c’est une question toute personnelle qui me faisait désirer d’avoir un entretien avec M.  Riouffe.

– Il est probable que cela me regarde encore, monsieur. Pardonnez-moi mon insistance : elle n’est dictée que par mon désir d’épargner à M.  Riouffe des ennuis, des embarras, ou pis encore. Il aura sans