Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

– Vous ne vous trompez pas, mademoiselle, répondit Marius, c’est au sujet de M. Coumbes que je me présente dans cette maison.

– Vous êtes son fils, sans doute ?

Marius s’inclina sans répondre ; son interlocutrice lui fit signe de s’asseoir.

– Vous avez pu vous apercevoir tout à l’heure, monsieur, que, quoique femme, dans des circonstances graves et sérieuses, je saurais dompter ma sensibilité de sœur, lutter contre la faiblesse de mon sexe et triompher de ma répugnance, quand il s’agit d’une affaire qui remet aux chances du hasard la vie de deux hommes de cœur ; mais la situation est bien différente. D’après ce qui m’a été raconté de tout ce qui s’est passé entre monsieur votre père et mon frère, tous les torts doivent être attribués à ce dernier. Je n’ai pas attendu à aujourd’hui pour l’en blâmer. Vous veniez pour lui demander satisfaction de sa conduite, n’est-ce pas ?

Marius hésita.

– Répondez, monsieur, je vous adjure de me répondre.

– C’est la vérité, mademoiselle, balbutia le jeune homme.

– Alors, monsieur, je vous prie de me faire l’honneur de m’accepter comme votre témoin.