Page:Dumas - Le Meneur de loups (1868).djvu/277

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Thibault était resté libre.

Seulement, il avait les mains garrottées par une corde et des entraves aux pieds. Il essaya d’abord de couper ses liens avec ses dents. Impossible.

Il essaya de les briser par la force des muscles. Ce fut inutile.

Les efforts qu’il tenta firent que les cordes lui entrèrent dans les chairs ; voilà tout.

Ce fut à lui à son tour de rugir de douleur, d’angoisse et de rage.

Enfin, las de tordre ses bras garrottés :

— Oh ! loup, noir, mon ami, dit-il en levant au ciel ses deux poings fermés, fais tomber ces cordes qui me lient. Tu sais bien que c’est pour faire le mal que je veux avoir les mains libres.

Au même instant, les cordes rompues tombèrent aux pieds de Thibault, qui battit l’air de ses mains avec un rugissement de joie.



XXI

le génie du mal


Le lendemain, vers neuf heures du soir, un homme s’acheminait vers la laie des Osières par la route du Puits-Sarrasin.

C’était Thibault, qui voulait rendre une dernière visite à sa chaumière et savoir si l’incendie en avait laissé subsister quelques débris.

Un monceau de cendres fumantes marquait la place où elle avait été.