Page:Dumas - Le Mois, tomes 1 à 2, mars 1848 - novembre 1849.djvu/15

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et s'exerce, en attendant, en Circassie et en Pologne.

== En Autriche, i ==

Ferdinand 1"; il est né le 19 avril 1793. Il est monté sur le trône le 2 mars 1835; s'est fiiil successivement couronner roi de Bohême, le 7 septembre 1836; de Lonibardic et de Venise, le 6 septembre 1888. Il portail déjà la couronne de Hongrie, depuis le 28 septembre 1830.

Il a épousé, le 27 février 1831, la fille du feu roi de Sardaigne, Victor Emmanuel.

Ce n'est pas lui qui règne. Impuissant cl presque imbécile, il garde la quadruple couronne, mais laisse le sceptre à son oui le, l'archiduc Louis, et à l'archiduchesse Sophie, femme de son frère, l'archiduc Frauçois-Charles.

L'archiduchesse Sophie a une grande influence à la cour. Le duc de Reichstadt l'a aimée au point que, comme Raphaël, il est mort de cet amour. Le duc d'Orléans a trouvé en elle, au contraire, une antagoniste acharnée. Elle s'est opposée à son mariage.

L'archiduc Régnier est vice-roi d Italie. C'est un bon homme, complètement nul, disposé à laire le bien de tout le monde, après avoir fait toutefois celui de la maison d'Autriche.

De temps en temps, le peuple autrichien se réveille pour demander une constitution à son empereur. Ferdinand la lui promet, et le peuple se rendort.

Ses deux inquiétudes sérieuses sont la Hon;;rie,quiveuuoujoursêtre un royaume à part ; et Venise et Milan, qui se souviennent un peu trop qu'elles oni été républiques.

Quand nous disons : à lui, nous nous trompons; il ne s'inquiète de rien. Mais, de temps en temps, M. de Melleruich sjiuquiil'ie à sa place.

Seulement il espère, comme Louis XV, que la chose durera bien autant que lui.

M. deMelternich a soixante-quinze ans, et ne peut vivre bien long-temps. En Prusse,

Frédéric-Guillaume IV; il est né le 15 octobre 1795; il est monté sur le trône le 7 juin 1840; il avait épousé, le 29 novembre 1823, la tille du feu roi de Bavière, Maximilien-Joseph.

Il a hérité de son père un certain amour des arts, qui s'est traduit par une décoration spéciale qu'il a créée et qui est cousacrée au mérite civil. Il a hérité «le sou grand-oncle, Frédéric II, une grande ambition qui a pour résultat la proposition de lois unitaires pour l'Allemagne. Il a les yeux sur la couronne d'Autriche, et rêve pour lui une monarchie germanique qui s'étendrait du Rhin au Dauube, et du Tyrol italien à la Russie. En Espagne,

Marie-Isabelle H; elle est née le 10 octobre 1830; elle est montée sur le trône le 29 septembre 1833, sons la régence de sa mère, Marie-Christine; elle a épousé, le 1"octobre 1846, sou cousin, don François d'Assise.

Elle est Ijlle de Ferdinand VII, et cette filiation directe a long-temps nui à sa santé. Jusqu'à son mariage, on l'a généralement appelée l'innocente Isabelle. Depuis son mariage, on a exagéré les épithèles contraires.

C'est une joyeuse femme, qui fait ses coups d'état en riant, et qui, nous le pensons, n'a rien à craindre pour elle-même, c'est-à-dire pour sa vie ou pour sa liberté, au milieu des événements qui ne peuvent manquer de bouleverser incessamment l'Espagne.

Elle n'a point d'enfant. Sa sœur, l'infante Marie-Louise-Ferdinande, femme de M. le duc de Montpensier, est sou héritière naturelle*

En Sardaigne,

Charles-Albert-Amédée; il est né le 11 octobre 1798; il est monté sur le trône le 27 avril 1831. Porté sur les épaules de deux grenadiers, revêtu du même uniforme qu'eux, il est monté l'un des premiers à l'assaut du Trocudéro, et l'on assure qu'il conserve religieusement dans sa chambre à coucher les épaulettes de laine

Iu'il portail comme soldat au 3° régiment e la garde royale de France, sur les contrôles duquel il était resté inscrit jusqu'au 11 août 1830.

Tous les jours, son camarade de lit répondait pour lui à l'appel, et touchait le pain et la solde du grenadier Carignan.

Sa santé est déplorable; une maladie <!c foie qui le mine l'a rendu sombre et soucieux. Religieux jusqu'à l'exagération, on a pu craindre de lui qu'il ne vit d'un mauvais œil les tendances de l'Italie vers l'émancipation politique. Mais, conséquent avec lui-même, il a reconnu le pape comme chef de l'Eglise; et du moment où le notTel