Page:Dumas - Le Mois, tomes 1 à 2, mars 1848 - novembre 1849.djvu/17

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il lutte contre la réforme, raille les démonstrations des provinces, et a déclaré qu'il s'opposerait, fut-ce par la force, au banquet réformiste qui doit avoir lieu aux Champs-Elysées, le 22 février 1848.

Aussi, l'inquiétude commence-t-elle à agiter tous les esprits, en voyant à la fois l'attitude du roi et celle de î'opposilion, conduite par Odilon Barrot.

Celte inquiétude gagne le ministère, qui prend, ù la fois, ses mesures offensives et défensives.

La classe moyenne, celle classe que M. Guizol croyait s'être attachée, sinon par sympathie, du moins par intérêt, la classe moyenne s'est réunie dans cinquante villes importâmes, et a protesté hautement contre la marche du gouvernement; la grande majorité de la France croit une réforme nécessaire.

Ce qui n'empêche pas Louis-Philippe de prononcer, dans le discours du trône, celle phrase blessante pour la minorité de la Chambre et pour la majorité de la France.;

« Au milieu de l'agitation que fomen» tenl des passions ennemies ou aveuglés, » une conviction m'anime et me soutient: » c'est que nous possédons dans la mo» narchie constitutionnelle, dans l'union » des grands pouvoirs de l'Etat, le moyen » assuré de surmonter tous les obstacles >» et de satisfaire à tous les intérêts mo» rnux et matériels de notre chère patrie.»

C'est donc au milieu de ces préoccupations politiques , qui deviennent de jour en jour plus sérieuses, que nous arrivons au 15 février 1848.

Dès le 13, une communication a été faite au Constitutionnel, au Courrier français, au Siècle el au National.

Le 14 elle a paru. La voici:

<( Une réunion de plus de cent députés, appartenant aux diverses fractions de l'opposition , a eu lieu ce m:itin pour décider en commun quelle ligne de conduite il convient de suivre après le vole du dernier paragraphe de l'adresse.

» La réunion s'est d'abord occupée de la situation politique que lui fait ce paingraphe. Elle a reconnu que l'adresse, telle

Qu'elle a été votée, constitue, de la part e la majorité , une violation flagrante , audacieuse, des droits de la minorité, et

3ne le ministère , en entraînant son parti ans un acte aussi exorbitant, a loui à la fois méconnu un des principes les plus

sacrés delà Constitution, violé, dans la personne de leurs représentants, un des droits les plus essentiels des citoyens, et, par une mesure de salut ministériel, jeté dans le pays de funestes ferments de division et de désordre. Dans de telles circonstances , il lui a paru que ses devoirs devenaient plus graves, plus impérieux, ét qu'au milieu des événements qui agitent l'Europe et préoccupent la France, il ne lui était pas permis d'abandonner un seul instant la garde et la défense des intérêts nationaux. L'opposition restera à son poste pour surveiller et combattre incessamment la politique contre - révolutionnaire dont les témérités inquiètent aujourd'hui le pays tout entier.

» Quant au droit de réunion des citoyens, droit que le ministère prétend subordonner à son bon plaisir et conGsquer à son profit, l'assemblée, unanimement convaincue que ce droit, inhérent à toute constitution libre, est d'ailleurs formellement établi parnosIois,arésolud'en poursuivre le maintien el la consécration par tous les moyens légaux et constitutionnels. En conséquence, une commission a été nommée pour s'entendre avec le comité des électeurs de Paris, et pour régler, de concert, le concours des députés au banquet qui se prépare, à litre de protestation, contre les prétentions de l'arbitraire. Cette décision a été prise, sans préjudice des appels que, sous d'autres formes, les députes de l'opposition se réservent d'adresser au corps électoral et à l'opinion publique.

» La réunion a pensé que le cabinet, en dénaturant le véritable caractère du discours de la couronne el de l'adresse, pour en faire un acte attentatoire au droit du député, mettait l'opposition dans la nécessité d'exprimer, en toute occasion, sa réprobation contre un tel excès de pouvoir. Elle a donc résolu , à l'unanimité, qu'aucun de ses membres, même ceux que le son désignerait pour faire partie de la grande dépuiation, ne participerait à la présentation de l'adresse. »

A la suite de cette réunion, il a élé décidé en principe qu'un banquet aurait lieu , et que les membres de l'opposition, y assisteraient.

Cette décision a e'te[ prise à, Çujtani-. mile.

La comm.^j^ <jM banquet, composée

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