Page:Dumas - Le Mois, tomes 1 à 2, mars 1848 - novembre 1849.djvu/19

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<poem> que l'on s'attend à de graves- événements; mais avant quinze jours, pour faire face à tous les événements, quels qu'ils soient, le Piémont aura cent vingt mille hommes de troupes de ligne à ses frontières, et dans ses villes deux cent mille gardes nationaux parfaitement armés et exercés.

16 FÉVRIER

Paris. — On apprend que des ordres ont été donnés à Viuceunes pour confectionner, nuit et jour, des munitions et expédier des canons, des caissons chargés et des chariots de matériel sur l'Ecole militaire.

On prépare tout, dit-on, au château de Vincennes comme pour un siège, et l'on fait circuler cette copie d'un ordre qui aurait été écrit par M. le duc deMontpensier:

« Délivrer d'urgence des magasins de l'artillerie de Vincennes et expédier sans délai sur l'licole militaire, à Paris, les objets et munitions ci-après : deux batteries d'artillerie de campagne, caissons chargés; vingt caissons d'infanterie chargés; trois cents buttes à mitraille, quatre cents pétards, un caisson de flambeaux pour le service de nuit.

» Signé A. D'orléans. »

Une discussion s'élève à la Chambre. M. Lesseps demande au ministère de la guerre ce que sont devenus les canons destinés aux fortifications de Paris. Ces canons ne sont pas a Bourges. M. Allard soutient qu'ils ne sont pas à Paris, mais à Douai, à Strasbourg et à Toulouse.

M. Trezel refuse de donner des renseignements.

Des troupes sont rapprochées de Paris. Toutes les garnisons des environs sont en mesure de se mettre en marche. Grâce aux chemins de fer, soixante à quatrevingt mille hommes pourront être réunis le 20 autour de la capitale.

A D fur et à mesure que de nouveaux régiments arrivent à Paris, les chefs de corps, habillés en bourgeois , sont conduits par des officiers d'état-major de la place, aussi en bourgeois, sur les différents points que leurs corps doivent occuper en cas d'attaque. Une partie des troupes est consignée dans Paris et la banlieue. Des munitions sont transportées dans les casernes, approvisionnées de vivres et de bois pou,r cinq ou six jours»

Le procès du frère Léotadc se continue à Toulouse, mais on a cessé de s'en occuper.

Etranger. — Le gouvernement provisoire est installé à Messine. Il vient de convoquer pour le 1*' mars le parlement sicilien. C'est à ce parlement que seront soumises les propositions faites par le roi Ferdinand.

Le ministre Del Caretto, chassé de Naples, a essayé de débarquer à Gênes. La population l a reçu à coups de pierres j U a été forcé de se rembarquer.

Munich est en révolution. A l'âge de soixante et un ans, le roi Louis, qui avait déjà l'infirmité d'être sourd et le malheur de se croire poète, a éprouvé le besoin de prendre une majjresse. Tant que cette maitresse ne s'est appelée que Lola Montes, tant qu'elle ne s'est préoccupée que de distraire Sa Majesté, tout a été à merveille; mais, un malin, le roi l'a nommée comtesse de Landsfeld, et un soir, la comtesse de Landsfeld a émis quelques idées politiques que le roi a cherché à appliquer le lendemain.

De la, révolte des étudiants, qui neveu- « lent pas qu'une femme soit ministre; de là, opposition des pairs du royaume, qui ne veulent pas qu'une danseuse soit comtesse. Il en est résulté une promenade d'étudiants qui ont chanté en chœur des vers latins et qui ont crié en bavarois et par manière de refrain, après chaque couplet, A bas Lola Montés!

En même temps, les pairs du royaume, présents à Munich, se réunissent et se rendent chez le roi avec la municipalité, dans le but de présenter à Sa Majesté trois demandes.

La première : le renvoi immédiat de la Bavière delà comtesse de Landsfeld. La seconde :la réouverture de 1 Université, fermée à cause de cris séditieux. La troisième : la punition du capitaine Bauer, cause de la collision qui a eu lieu la veille.

17 FÉVRIER

Paris. — Le banquet réformiste du 12* arrondissement, qui devait avoir lieu le dimanche 20 février, est remis aux premiers jours de la semaine.

De Lyon, de Chàlons, de Péronne, on écrit aux députés de l'opposition des lettres par lesquelles ou les prie de compter sur le concours, des réformistes de ces différentes villes. De pareilles lettres arrivent