Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/514

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mais la reine mère n’avait été mauvaise pour elle en pareille circonstance. D’ailleurs, ne ressortissant pas immédiatement à l’autorité d’Anne d’Autriche, elle ne pouvait avoir avec elle que des rapports officieux, auxquels sa propre complaisance et le rang de l’auguste princesse lui faisaient un devoir de donner toute la bonne grâce possible.


— Tiens ! dit Porthos, vous me faites souvenir que j'ai une lettre de Baisemeaux pour vous, Aramis. — Page 464.

Elle s’avança donc vers la reine mère avec ce sourire placide et doux qui faisait sa principale beauté.

Comme elle ne s’approchait pas assez, Anne d’Autriche lui fit signe de venir jusqu’à sa chaise.

Alors Madame rentra, et, d’un air parfaitement tranquille, s’assit près de sa belle-mère, en reprenant l’ouvrage commencé par Marie-Thérèse.

La Vallière, au lieu de l’ordre qu’elle s’attendait à recevoir sur-le-champ, s’aperçut de ces préambules, et interrogea curieusement, sinon avec inquiétude, le visage des deux princesses.

Anne réfléchissait.

Madame conservait une affectation d’indifférence qui eût alarmé de moins timides.

— Mademoiselle, fit soudain la reine mère sans songer à modérer son accent espagnol, ce qu’elle ne manquait jamais de faire à moins qu’elle ne fût en colère, venez un peu, que nous causions de vous, puisque tout le monde en cause.

— De moi ? s’écria La Vallière en pâlissant.