Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/626

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— Capitaine d'Artagnan, vous allez m'écouter et m'obéir. — Page 614.

— Et sur les bontés de M. d’Herblay pour vous.

— Ah ! s’écria Aramis en regardant au blanc des yeux le malheureux gouverneur, vous disiez que vous n’aviez pas de mémoire, monsieur Baisemeaux !

Celui-ci interrompit court le mousquetaire.

— Comment donc ! c’est cela ; vous avez raison. Il me semble que j’y suis encore. Mille millions de pardons ! Mais, notez bien ceci, cher monsieur d’Artagnan, à cette heure comme aux autres, prié ou non prié, vous êtes le maître chez moi, vous et monsieur d’Herblay, votre ami, dit-il en se tournant vers Aramis, et Monsieur, ajouta-t-il en saluant Athos.

— J’ai bien pensé à tout cela, répondit d’Artagnan. Voici pourquoi je venais : n’ayant rien à faire ce soir au Palais-Royal, je voulais tâter de votre ordinaire, quand, sur la route, je rencontrai M. le comte.

Athos salua.

— M. le comte, qui quittait Sa Majesté, me remit un ordre qui exige prompte exécution. Nous étions près d’ici ; j’ai voulu poursuivre, ne fût-ce que pour vous serrer la main et vous présenter Monsieur, dont vous me parlâtes si avantageusement chez le roi, ce même soir où…

— Très-bien ! très-bien ! M. le comte de La Fère, n’est-ce pas ?

— Justement.

— M. le comte est le bienvenu.

— Et il dînera avec vous deux, n’est-ce pas ? tandis que moi, pauvre limier, je vais courir