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LES FRÈRES CORSES

— Nous reparlerons de tout cela plus tard ; car, vous le comprenez bien, il y a un grand bonheur pour moi à revoir, avec les yeux de la pensée, évoqués par vous, ma mère, mon frère, mon pays ! Ainsi, si vous voulez bien me dire votre heure

— C’est assez difficile maintenant. Pendant les premiers jours qui vont suivre mon retour, je vais être quelque peu vagabond. Mais dites-moi vous-même où je puis vous trouver.

— Écoutez, me dit-il, c’est demain la mi-carême, n’est-ce pas ?

— Demain ?

— Oui.

— Eh bien ?

— Allez-vous au bal de l’Opéra ?

— Oui et non. Oui, si vous me demandez cela pour m’y donner rendez-vous ; non, si je n’ai aucun intérêt à y aller.

— Il faut que j’y aille, moi ; je suis obligé d’y aller.

— Ah ! ah ! fis-je en souriant, je vois bien, comme vous le disiez tout à l’heure, que le temps engourdit les plus vives douleurs, et que la plaie de votre cœur se cicatrisera.

— Vous vous trompez ; car j’y vais probablement chercher de nouvelles angoisses.

— Alors, n’y allez pas.

— Eh ! mon Dieu ! fait-on ce qu’on veut dans ce