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LES FRÈRES CORSES

Château-Renaud ; tu ne te démasqueras pas si tu veux.

— Le misérable ! murmura Louis de Franchi.

En ce moment, une femme entra, traînée plutôt que conduite par D…, qui croyait accomplir son office de maître de maison, et par Château-Renaud.

— Quatre heures moins trois minutes, dit tout bas Château-Renaud à D…

— Très-bien, mon cher, vous avez gagné.

— Pas encore, monsieur, dit la jeune femme inconnue en s’adressant à Château-Renaud, et en se redressant de toute sa hauteur ; car je comprends votre insistance maintenant… vous aviez parié de m’amener souper ici, n’est-ce pas ?

Château-Renaud se tut. Elle s’adressa à D…

— Puisque cet homme ne répond pas, répondez, vous, monsieur, dit-elle : n’est-ce pas que M. de Château-Renaud avait parié qu’il m’amènerait souper chez vous ?

— Je ne puis pas vous cacher, madame, que M. de Château-Renaud m’avait flatté de cet espoir.

— Eh bien, M. de Château-Renaud a perdu ; car j’ignorais où il me conduisait et je croyais aller souper chez une de mes amies ; or, comme je ne suis pas venue volontairement, M. de Château-Renaud doit, ce me semble, perdre le bénéfice de la gageure.

— Mais, maintenant que vous y êtes, chère Émilie, reprit M. de Château-Renaud, vous resterez, n’est-ce