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LES FRÈRES CORSES

La porte était interdite à quiconque ne se présenterait point de la part de M. Louis de Franchi.

Nous déclinâmes notre mission, présentâmes nos cartes, et fûmes introduits à l’instant même.

Nous trouvâmes dans M. de Châteaugrand un homme du monde parfaitement élégant. Il ne voulut point que nous nous donnassions la peine de passer chez M. de Boissy, nous disant qu’ils étaient convenus ensemble que le premier chez lequel nous nous présenterions enverrait chercher l’autre.

Il envoya donc aussitôt son laquais prévenir M. Adrien de Boissy que nous l’attendions chez lui.

Pendant ce moment d’attente, il ne fut pas une seconde question de l’affaire qui nous amenait. On parla courses, chasse, opéra.

M. de Boissy arriva au bout de dix minutes.

Ces messieurs ne mirent pas même en avant la prétention du choix des armes : l’épée ou le pistolet étant également familiers à M. de Château-Renaud, il s’en remettaient du choix à M. de Franchi lui-même ou au hasard. On jeta un louis en l’air, face pour l’épée, pile pour le pistolet ; le louis retomba pile.

Il fut donc décidé que le combat aurait lieu le lendemain à neuf heures du matin, au bois de Vincennes ; que les adversaires seraient placés à vingt pas de distance ; qu’on frapperait trois coups dans les mains, et qu’au troisième coup, ils tireraient.