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LES FRÈRES CORSES

— Messieurs, dit le baron Giordano, dans les circonstances pareilles à celles où nous nous trouvons, les plus courts compliments sont les meilleurs ; car d’un moment à l’autre, nous pouvons être dérangés. Nous nous étions chargés d’apporter les armes, les voici ; veuillez les examiner, nous venons de les prendre à l’instant même chez l’arquebusier, et nous vous donnons notre parole que M. Louis de Franchi ne les a pas même vues.

— Cette parole était inutile, monsieur, répondit le vicomte de Châteaugrand ; nous savons à qui nous avons affaire.

Et, prenant un pistolet, tandis que M. de Boissy prenait l’autre, les deux témoins en firent jouer les ressorts tout en examinant le calibre.

— Ce sont des pistolets de tir ordinaire, et qui n’ont jamais servi, dit le baron ; maintenant, sera-t-on libre de se servir ou non de la double détente.

— Mais, dit M. de Boissy, mon avis est que chacun doit faire comme il lui conviendra et selon son habitude.

— Soit, dit le baron Giordano. Toutes chances égales sont agréables.

— Alors vous préviendrez M. de Franchi, et nous préviendrons M. de Château-Renaud.

— C’est convenu ; maintenant, monsieur, c’est nous qui avons apporté les armes, continua le baron de Giordano, c’est à vous de les charger.