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LES FRÈRES CORSES


XX


L’entrée de Lucien dans la salle fut une nouvelle preuve de cette étrange ressemblance entre lui et son frère.

Le bruit de la mort de Louis s’était répandu, peut-être pas dans tous ses détails, c’est vrai, mais enfin il s’était répandu, et l’apparition de Lucien sembla frapper tout le monde de stupeur.

Je demandai un cabinet, en prévoyant que le baron Giordano devait venir nous rejoindre.

On nous donna alors la chambre du fond.

Lucien se mit à lire les journaux avec un sang-froid qui ressemblait à de l’insensibilité.

Au milieu du déjeuner, Giordano entra.

Les deux jeunes gens ne s’étaient pas vus depuis quatre ou cinq ans ; cependant, un serrement de main fut la seule démonstration d’amitié qu’ils se donnèrent.

— Eh bien, tout est arrangé, dit-il.

— M. de Château-Renaud accepte ?

— Oui, à la condition, cependant, qu’après vous on le laissera tranquille.

— Oh ! qu’il se rassure : je suis le dernier des Franchi. Est-ce lui que vous avez vu ou sont-ce les témoins ?