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OTHON L’ARCHER

mis pied à terre, qu’une troupe de valets et de serviteurs se présenta pour s’emparer de son cheval, et le conduire dans les écuries. Mais le chevalier ne se séparait pas si facilement de son fidèle compagnon : aussi n’en voulut-il confier la garde à personne, et, le prenant lui-même par la bride, le conduisit-il dans une écurie isolée, où l’on mettait les propres chevaux du landgrave de Godesberg.

Les valets, quoique étonnés de cette hardiesse, le laissèrent faire ; car le chevalier avait agi avec une telle assurance, qu’il leur avait inspiré cette conviction qu’il avait le droit de faire ainsi.

Lorsque Hans, c’était le nom que le comte donnait à son cheval, eut été attaché à l’une des places vacantes, que sa litière eut été confortablement garnie de paille, son auge d’avoine et son râtelier de foin, le chevalier songea alors à lui-même, et, après avoir fait quelques caresses encore au noble animal, qui interrompit son repas déjà commencé pour répondre par un hennissement, il s’achemina vers le grand escalier, et, malgré l’encombrement formé dans toutes les voies par les pages et les écuyers, il parvint jusqu’aux appartements où se trouvait réunie pour le moment toute la noblesse des environs.

Le comte Karl s’arrêta un instant à l’une des portes du salon principal pour jeter un coup d’œil sur l’ensemble le plus brillant de la fête. Elle était animée et