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OTHON L’ARCHER

ressant pour elle, battit des mains par un mouvement unanime, en remerciant le prince de sa générosité.

L’ordre alphabétique donnait à Mildar le choix de la dernière épreuve. Il alla au bord du fleuve, coupa deux branches de saule, revint en planter une à une demi-distance du but primitif ; puis, s’étant rendu jusqu’à la limite, il la fendit avec sa flèche.

Othon dressa l’autre et en fit autant.

C’était à son tour : il prit deux flèches, en passa une à sa ceinture, posa l’autre sur son arc, la lança de manière à lui faire décrire un cercle, et, tandis que la première retombait presque verticalement, il la brisa avec la seconde.

La chose parut si miraculeuse à Mildar, qu’il déclara que, ne s’étant jamais adonné à un pareil exercice, il regardait comme impossible de réussir. En conséquence, il s’avouait vaincu, et laissait le choix à son adversaire entre la toque brodée par la princesse Héléna, ou la chaîne d’or du prince Adolphe de Clèves.

Othon choisit la toque, et alla s’agenouiller devant la princesse, au milieu d’une triple acclamation de la multitude.


VI


Lorsque Othon se releva, le front paré de la toque qu’il venait de gagner, son visage était rayonnant de