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OTHON L’ARCHER

se rappela alors que ce cygne se rattachait à une vieille tradition de la maison de Clèves, qu’il avait souvent entendu raconter dans son enfance ; au-dessus de cette porte était un balcon lourd et massif qu’on appelait le balcon de la princesse Béatrix, et, entre la porte et le balcon, une sculpture du commencement du xiiie siècle, qui représentait un chevalier endormi dans une barque traînée par un cygne ; enfin, cette figure héraldique se trouvait reproduite de tous côtés, s’enlaçant gracieusement à l’ornementation plus moderne de certaines parties du château nouvellement bâties.

Le reste de la journée se passa en fêtes. Othon, en sa qualité de vainqueur, fut, pendant toute cette journée, l’objet de l’attention générale ; et, tandis que le prince donnait de son côté un riche banquet, les camarades d’Othon lui offrirent un dîner dont lui, Othon, fut le prince. Mildar seul refusa d’y prendre part.

Le lendemain, on apporta à Othon un costume complet d’archer aux ordres du prince. Othon regarda quelque temps cette livrée qui, toute militaire qu’elle était, n’en restait pas moins une livrée ; mais, en songeant à Héléna, il prit courage, quitta les habits qu’il avait fait faire à Cologne, et revêtit ceux qui lui étaient destinés à l’avenir.

Le même jour, le service commença : c’était la garde sur les tourelles et les galeries. Le tour d’Othon vint, et le jeune archer fut placé en sentinelle sur une ter-