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OTHON L’ARCHER

murailles, et qui venait d’apercevoir à l’horizon, et du côté de Nimègue, un nuage de poussière, au milieu duquel brillaient des armes, comme les étincelles dans la fumée.

Le prince, sans penser que l’attaque serait si prompte, se tenait cependant prêt à toute heure. Il fit fermer les portes, baisser les herses, et ordonna à la garnison de monter sur les remparts. Quant à Héléna, elle descendit dans la chapelle de la comtesse Béatrix et se mit à prier.

Cependant, lorsque les troupes au comte de Ravenstein ne furent plus qu’à une demie-lieue du château, le même héraut, qui était déjà venu au nom de son maitre, se détacha de l’armée précédé d’un trompette et s’approcha jusqu’au pied des murailles. Arrivé Là, le trompette sonna trois fois, et le héraut, de la part du comte, défia de nouveau le prince en personne, ou tout champion qui voudrait combattre à sa place, accordant trois jours, pendant lesquels il devait, chaque matin, venir, dans la prairie qui séparait les remparts du fleuve, requérir le combat singulier ; après lequel temps, si son défi n’était pas tenu, il offrirait le combat général ; puis, ce nouveau défi porté, il s’avança jusqu’à la porte et cloua dans le chêne le gant du comte avec son poignard.

Le prince, pour toute réponse, jeta le sien du haut de la muraille. Puis, comme la nuit s’avançait, assiégés