Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 3.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Bravo ! Et tu disais donc, mon roi, que tu avais failli être assassiné ?

— Oui.

— Par qui ?

— Par la Ligue, mordieu !

— Comment se porte-t-elle, la Ligue ?

— Toujours de même.

— Ce qui veut dire de mieux en mieux ; elle engraisse, Henriquet, elle engraisse.

— Oh ! oh ! les corps politiques ne vivent point, qui s’engraissent trop jeunes ; c’est comme les enfants, Chicot.

— Ainsi, tu es content, mon fils ?

— À peu près.

— Tu te trouves en paradis ?

— Oui, Chicot, et ce m’est une grande joie de te voir arriver au milieu de ma joie, et j’y entrevois un surcroît de joie.

Habemus consulem factum, comme disait Caton.

— Tu apportes de bonnes nouvelles, n’est-ce pas, mon enfant ?

— Je crois bien.

— Et tu me fais languir, friand que tu es.

— Par où veux-tu que je commence, mon roi ?

— Je te l’ai déjà dit, par le commencement ; mais tu divagues toujours.

— Dois-je prendre à partir de mon départ ?

— Non, le voyage a été excellent, tu me l’as dit, n’est-ce pas ?

— Tu vois bien que je reviens entier, ce me semble.

— Oui, voyons donc l’arrivée en Navarre.

— J’y suis.

— Que faisait Henri, quand tu es arrivé ?

— L’amour.

— Avec Margot ?

— Oh ! non.