Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 3.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oh ! c’est une belle et forte personne, qui porte une ceinture magnifique, et qui est fort capable de se défendre si on l’attaque.

— Et elle s’est défendue ?

— Pardieu !

— De sorte que Henri a été repoussé avec perte ?

— D’abord.

— Ah ! ah ! et ensuite ?

— Henri est entêté ; il est revenu à la charge.

— De sorte ?

— De sorte qu’il l’a prise.

— Comment cela ?

— De force.

— De force !

— Oui, avec des pétards.

— Que diable me dis-tu donc là, Chicot ?

— La vérité.

— Des pétards ! et qu’est-ce donc que cette belle que l’on prend avec des pétards ?

— C’est mademoiselle Cahors.

— Mademoiselle Cahors ?

— Oui, une belle et grande fille, ma foi, qu’on disait pucelle comme Péronne, qui a un pied sur le Lot, l’autre sur la montagne, et dont le tuteur est, ou plutôt était M. de Vesin, un brave gentilhomme de tes amis.

— Mordieu ! s’écria Henri furieux ; ma ville ! il a pris ma ville ?

— Dame ! tu comprends, Henriquet ; tu ne voulais pas la lui donner après la lui avoir promise : il a bien fallu qu’il se décidât à la prendre. Mais, à propos, tiens, voilà une lettre qu’il m’a chargé de te remettre en main propre.

Et Chicot, tirant une lettre de sa poche, la remit au roi.

C’était celle que Henri avait écrite après la prise de Cahors, et qui finissait par ces mots :