Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 3.djvu/276

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— Son Altesse monseigneur le duc de Guise !

Frappé de cette réponse à la question qu’il s’adressait, le roi pâlit, se leva et regarda sa mère.

Catherine était plus pâle que son fils. À l’annonce de cet horrible malheur qu’un hasard présageait à sa race, elle saisit la main du roi et l’étreignit comme pour lui dire :

— Voici le danger… mais ne craignez rien, je suis près de vous !

Le fils et la mère s’étaient compris dans la même terreur et dans la même menace.

Le duc entra, suivi de ses capitaines. Il entra le front haut, bien que ses yeux cherchassent ou le roi, ou le lit de mort de son frère, avec un certain embarras.

Henri III, debout, avec cette majesté suprême que lui seul peut-être trouvait en de certains moments dans sa nature si étrangement poétique, Henri III arrêta le duc dans sa marche par un geste souverain qui lui montrait le cadavre royal sur le lit froissé par l’agonie.

Le duc se courba et tomba lentement à genoux.

Autour de lui tout courba la tête et plia le jarret.

Henri III resta seul debout avec sa mère, et son regard brilla une dernière fois d’orgueil.

Chicot surprit ce regard et murmura tout bas cet autre verset des Psaumes :

Dejiciet potentes de sede et exaltabit humiles.

(Il renversera le puissant du trône et fera monter celui qui se prosternait.)

FIN DU TOME TROISIÈME ET DERNIER.