Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/263

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moi, qui aime tant Paris, je pouvais me décider à m’enterrer dans cette campagne ; je lui ai répondu que j’étais souffrante et que c’était pour me reposer. Il n’a paru me croire que très imparfaitement. Ce pauvre vieux est toujours aux abois. Nous prendrons donc beaucoup de précautions, mon cher Armand ; car il me ferait surveiller là-bas, et ce n’est pas le tout qu’il me loue une maison, il faut encore qu’il paye mes dettes, et j’en ai malheureusement quelques-unes. Tout cela vous convient-il ?

— Oui, répondis-je en essayant de faire taire tous les scrupules que cette façon de vivre réveillait de temps en temps en moi.

— Nous avons visité la maison dans tous ses détails, nous y serons à merveille. Le duc s’inquiétait de tout : Ah ! mon cher, ajouta la folle en m’embrassant, vous n’êtes pas malheureux, c’est un millionnaire qui fait votre lit.

— Et quand emménagez-vous ? demanda Prudence.

— Le plus tôt possible.

— Vous emmenez votre voiture et vos chevaux ?

— J’emmènerai toute ma maison. Vous vous chargerez de mon appartement pendant mon absence.