Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il me semble que je vais mieux, malgré le sentiment de tristesse sous l’impression duquel je vous ai répondu.

» Après tout, on ne doit pas toujours être malheureux.

» Quand je pense qu’il peut arriver que je ne meure pas, que vous reveniez, que je revoie le printemps, que vous m’aimiez encore et que nous recommencions notre vie de l’année dernière !

» Folle que je suis ! c’est à peine si je puis tenir la plume avec laquelle je vous écris ce rêve insensé de mon cœur.

» Quoi qu’il arrive, je vous aimais bien, Armand, et je serais morte depuis longtemps si je n’avais pour m’assister le souvenir de cet amour, et comme un vague espoir de vous revoir encore près de moi. »



              « 4 février.

» Le comte de G... est revenu. Sa maîtresse l’a trompé. Il est fort triste, il l’aimait beaucoup. Il est venu me conter tout cela. Le pauvre garçon est assez mal dans ses affaires, ce qui ne l’a pas empêché de payer mon huissier et de congédier le gardien.