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LES GARIBALDIENS

à Talamone, nous ne serons plus qu’à douze milles d’Orbitello ; il faut que l’un de nous aille à Orbitello, séduire par son éloquence le gouverneur de la forteresse, et que le gouverneur de la forteresse nous donne ce qui nous manque,

Les officiers se regardèrent.

— Mais si le gouverneur fait arrêter celui qui se présentera ? reprit l’un d’eux.

— Il est évident, dit Garibaldi, qu’il y a cela à craindre.

Les officiers gardèrent le silence.

— C’est bien, dit le général, j’ai quelqu’un qui ira.

— Mais nous irons tous ! dirent les officiers. C’était une simple observation que nous vous faisions dans l’intérêt de la cause.

— Je le prends ainsi, dit le général ; mais ne vous inquiétez pas, j’ai quelqu’un qui ira. Où est Turr ?

— Turr est couché sur le pont.

— C’est bien, dit le général.

— Général, reprit un des officiers, ne comptez pas sur Turr tant que nous serons en mer ; tout à l’heure, quand j’ai passé près de lui, il m’a dit d’une voix mourante : « Sais-tu pourquoi le pauvre diable que l’on vient de repêcher s’était jeté à l’eau ? — Non, lui ai-je répondu. — Je le sais, moi : c’est